J'ai récemment eu la chance de visiter une usine produisant des bouteilles en verre et j'y ai appris deux trois trucs. Alors laisser-moi vous emmener dans les coulisses de Verallia à Oiry, en Champagne.
Sous bien des aspects, la production de verre est similaire à la cuisine. D'abord, il faut suivre une recette en mélangeant des matières premières pour obtenir la qualité et la couleur que l'on souhaite. Et on ne met pas n'importe quoi dans son four.
Le verre est l'un des matériaux le plus facilement recyclable. On peut en réutiliser l'intégralité pour fabriqué une nouvelle pièce. Ces morceaux de verres usés sont appelés calcin. Le calcin peut représenter, comme à l'usine de Oiry, entre 80 et 94% des matières premières d'une bouteille. Une fois fondu, on y ajoute quelques ingrédients pour ajuster la couleur et la qualité mais il n'est pas possible de produire de verre blanc avec. L'usine de Oiry ne fait que 3 couleurs. Dans le processus, les couleurs sont obtenues directement dans le four grâce à des mélanges précis de matières premières.
Le four fonctionne continuellement à une température de 1550°C. Comme le four n'est jamais arrêter et vider, les changements de couleurs sont lents et graduels. Il faut un peu plus de 24h pour que le verre qui sort ne présente plus de résidus de la teinte précédente.
Pour atteindre les 1550°C et maintenir la température de fonte du verre, le four est chauffé au fuel et au gaz naturel. On peut aussi le booster à l'aide de chocs électriques de 1500kW grâce à des électrodes placés dans le four. Le verre liquide, contrairement au verre solide, est conducteur.
Ce genre de four à une durée de vie d'environ 12 ans et ne sont arrêter en tout que deux fois. La première fois au bout de 6 ans, pour une durée de 90 jours, ou il est vidé et inspecter et une dernière fois à la fin de sa vie. Sur le site de Oiry, 560 tonnes sont fondues chaque jour produisant 50 000 bouteilles (soit 60 millions par an !).
Le verre fondu, une fois sortit du four, est soufflé dans deux moules successifs : le moule ébaucheur puis le moule finisseur qui lui donnera sa forme définitive. Chaque moule est huilé manuellement toutes le 15 à 30 minutes pour les protéger de la chaleur intense. Une fois sortit du moule finisseur, les bouteilles sont placées sur une ventilation pour préserver leur forme et les aider à refroidir. Puis elles sont placées sur un tapis roulant qui les conduira à travers une arche de re-cuisson à 550°C afin de les solidifier.
Enfin, les bouteilles sont soumises à un strict contrôle de qualité. On contrôle notamment la couleur, la qualité, la taille au niveau de la bague (le goulot), le fond mais aussi la pression. En effet, l'usine de Oiry produit majoritairement des bouteilles pour les vins pétillants et le Champagne.
Une bouteille de Champagne standard pèse 835g et doit résister à une pression de 23 bar pour assurer la sécurité de tous ceux qui la manipuleront lorsqu'elle sera remplie du précieux élixir. Et même si on trouve des bouteilles de Champagne de toutes formes, couleurs et tailles, les critères de résistance à la pression se doivent toujours d'être respectés.
Plus d'informations sur le site de Verallia.
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